Biographie de Jean Michel Terrier

Jean Michel Terrier devant paravent 5 feuilles
Jean Michel Terrier devant le paravent « La tempête de Livres » réalisé en 2006

Dans les années 60, Jean Michel Terrier, âgé d’une vingtaine d’années, s’installe à Paris, ce qui lui donne l’occasion d’entreprendre diverses études. Il s’inscrit au cours de composition de G. Marendet disciple d’André Lhotte, se rapproche de l’univers de la Bible et de son exégèse, découvre la Kabale en lisant avec passion Gershom Sholem, s’intéresse à l’art de l’Inde et à l’histoire du Bouddhisme, celui du Japon en particulier. Dans les années 70, il entreprend des voyages en Israël alors en plein épanouissement, au Japon en compagnie d’un moine Zen, Taisen Deshimaru et se passionne pour la culture Chinoise, l’esthétique des lettrés dans la chine des Song, à cette occasion il prend des cours de Chinois et de calligraphie avec le peintre Coréen Hung no Lee. Après une année d’études au Musée de Kyoto où il intègre les techniques de peinture ancienne, il se consacre exclusivement au dessin dans le but de constituer son propre langage pictural. A partir des années 80, s’ensuit une période de production intense. Au milieu des années 90, Jean Michel Terrier partage son temps entre sa production artistique personnelle et la restauration de peintures tibétaines de haute époque, dont il devient un des spécialistes incontournables. Malgré une certaine distance prise avec le milieu commercial de l’art, Jean Michel Terrier n’a cessé de vendre ses œuvres à une clientèle privée internationale.

Quelques tableaux de Jean Michel Terrier

Trois questions à JMT

Comment vous situez-vous en tant qu’artiste-peintre?

Quelle est la place du dessin dans votre production?

Comment définiriez-vous votre Style?

Une oeuvre commentée par JMT

Le triptyque double face « le règne de l’esprit ».

Triptyque FERME – 65x64cm

Le triptyque fermé évoque pour moi une aspiration au Divin par la représentation d’une intense traversée et une illustration de l’espoir par une rive lointaine habitée d’un jardin paradisiaque. Cette évocation de calme, de sérénité se prolonge, sur la totalité du dos du triptyque, accentuant la vision d’une rédemption céleste. Le triptyque ouvert avec le cheval blanc furieux, image un peu effrayante, évoque la beauté et l’énergie qui lui sont liées comme l’humeur variable et le combat pour la maîtrise de soi. Le personnage féminin nu exprime l’intuition, la légèreté et la fragilité de l’être, sa présence dans le tableau met en lumière la lutte entre l’esprit et les sens. »

Quelques propos sur Jean Michel Terrier…

A une époque où une critique d’art de plus en plus rhapsodique ou dithyrambique ne se distingue plus guère par la précision de sa terminologie, la peinture de Jean Michel Terrier risque d’être tout bonnement traitée de « fantastique » ou plutôt « surréaliste ». Son style onirique n’a toutefois rien en commun avec celui des montres molles de Dali. Loin de se prêter à des interprétations freudiennes, les tableaux de Jean Michel Terrier devraient plutôt nous suggérer des commentaires jungiens. Avec ses bêtes plus allégoriques ou même héraldiques que cauchemardesques, cette peinture demeure en effet symboliste, mais dans le même sens que l’art de Gustave Moreau, d’Armant Point et de quelques symbolistes belges. Terrier puise certaines de ses images à des sources aussi riches en archétypes que les bestiaires du Moyen âge ou passages apocalyptiques de la Cabale. Sa palette aux tons clairs de peinture à l’oeuf et non pas à l’huile lui permet de baigner la plupart de ses paysages dans une lumière de visionnaire bienheureux.

Edouard Roditi

Un grand silence émane de la peinture de Jean Michel Terrier toute d’intériorité, oeuvre de méditation et qui s’y replonge non point à la manière d’un instrument tel que les mandalas mais dans la rencontre de l’acte et de sa représentation. Du fantasme écarté ne demeure que la figure, image-regard désormais sans émoi de la catastrophe aussi bien que de la béatitude. La sérénité est affaire de netteté de traits, l’image semble saisie où elle se forme, à la même source que les rêves. La tonalité, constamment religieuse, se nourrit de symboles, mais sans clé, qui ne renvoient qu’à l’absence de fond du mystère, à la pure affirmation des formes confrontées à leur propre fin.

Jean YVES LARTICHAUX

Et c’est peut-être là le trait fondamental de la peinture de Terrier, riche
d’interprétations possibles, mais d’une même gravité, d’une absence totale de
gratuité : rien n’est insignifiant, dans le moindre détail tout concourt à la méditation.
C’est pourquoi, nous tomberions dans le contresens si nous nous laissions
abuser par la beauté des couleurs ou la perfection du dessin : même dans les
natures mortes réside cette puissance de méditation que peut procurer la représentation de l’être-là des choses, l’être-là d’une Création toujours mystérieuse que nous ne pouvons épouser que par l’exercice d’une authentique spiritualité.
Gravité, spiritualité, creusement du même comme une sorte d’ascèse,
limitation volontaire à des techniques millénaires, recherche perfectionniste
du trait comme d’une composition colorée désignant la quête d’un sens qui
dépasse le représenté, voici donc quelques-unes des constantes majeures de
l’œuvre de Terrier.

ANDRE SIGANOS